Prix suisse et prix du public à l’OFSI 30th Anniversary Composition Competition
Dark is the Horizon est une œuvre pour orchestre à vent basée sur un de mes poèmes les plus intimes. Du début à la fin, le matériau musical de la pièce se constitue de deux motifs et de leurs variations. Le poème met en scène une personne seule, perdue dans un terrible orage qui se révèle peu à peu être sa propre vie, ses propres peurs, ses propres démons.
Le début de ma composition dépeint l’avancée inexorable de l’orage : d’abord lointain, puis de plus en plus oppressant jusqu’à se transformer lentement en une étrange danse macabre. Après une puissante montée en tension, le passage harmoniquement moins dense qui suit peut être considéré comme le refrain de l’œuvre et représente la volonté du personnage de continuer sa lutte contre l’orage.
Cependant, dans la partie centrale de l’œuvre, l’orage prend des proportions incontrôlables et il devient trop dur pour le personnage principal de l’affronter. Dans son désespoir, il préfère donc supplier l’ouragan de l’anéantir, dans un passage en gamme par ton et demi-ton très menaçant. A la fin de la pièce, la tempête se dissipe de la même manière qu’elle était venue, ne laissant rien du personnage principal.
Jusqu’ici, je n’ai décrit que le déchaînement de l’ouragan mais mon œuvre comporte encore deux passages en majeur construits de manière globalement symétrique et qui, dans les deux cas, succèdent au refrain dont je parlais plus tôt. Je vois ces deux moments de quiétude comme des « îlots de sérénité ». A ces deux endroits, le personnage central du poème parvient à retrouver dans sa mémoire des souvenirs heureux, des sensations agréables ou encore des sons familiers (notamment celui des cloches de vaches, bien que ce son paraisse lointain et étouffé). Malheureusement, même si ces îlots sont conçus pour être des passages émotionnellement forts, ils ne suffisent pas à contrebalancer l’obscurité de l’horizon.