Katharsis signifie “purification” en grec. Mon intention était de créer une purification dans le son même du brass band. C’est pour cette raison que tous les instruments démarrent en sourdine. J’ai combiné différents types de sourdines afin d’obtenir divers couleurs sonores. Tout du long de la pièce, les cuivres vont peu à peu retirer leur sourdine pour créer un effet de crescendo sur l’ensemble de l’œuvre.
Il y a en tout et pour tout un seul motif (deux croches avec un triolet). Ce motif constitue l’unique matériel pour le début et la toute fin de la pièce. Pour les autres parties, j’ai progressivement transformé le motif en différents matériaux thématiques : d’abord très rythmique, ensuite plus lyrique et finalement rapide et dansant.
La pièce débute avec quatre accords mineurs. J’y vois la métaphore d’une « règle de vie » ou d’un chemin vers le bonheur. Malheureusement, il semble que notre chemin reste vague et distant à cause des sourdines et des accords mineurs, comme si nous l’avions en quelque sorte oublié. Le but de la pièce est donc à cet instant de réunir les quatre accords. Après l’introduction, ces accords s’éloignent les uns des autres pour devenir des tonalités clairement établies. Notre règle de vie, qui était les accords successifs de l’entrée de la pièce, se noie dans le tempo rapide et le mélange rythmique.
Plus on avance dans l’œuvre et plus les changements de tonalités s’enchaînent rapidement. Ce phénomène se répercute jusqu’à l’arrivée de la première série d’accords majeurs. A ce stade, le motif principal redevient prédominant. Cependant, il est nécessaire de réintroduire le matériel des premières mesures afin que nous puissions compléter notre purification. Cela se passe dans les derniers instants de la pièce mais cette fois tous les cuivres jouent sans sourdines et les accords sont devenus majeurs.