Diachronie Ensemble avec Olivier Murith

Deuxième prix du concours de compétition lancé en 2020 par l’ensemble Diachronie

O.L.D. est l’abréviation de « Obsessive Love Disorder ». C’est la raison pour laquelle l’entier de l’œuvre est fondée sur une « idée fixe » constituée des quatre notes fa, mi, la, mi bémol (suivies, dans certains moments cruciaux, de la résolution que j’ai décidé d’utiliser : la note ). Il arrive que ce motif apparaisse dans un autre ordre ou une autre transposition mais c’est définitivement dans sa forme originale (fa, mi, la, mi bémol) que sa puissance s’exprime vraiment.

D’abord, le violoncelle expose l’idée fixe et la répète de manière insistante. La réaction des autres instruments changent graduellement de compatissant à agacé : ils cherchent à se débarrasser de leur pensée obsessionnelle. Après l’introduction, voici comment j’ai construit la première partie de la pièce (lettre B à J) : j’ai intentionnellement laissé de côté les notes de l’idée fixe, ce qui crée un mode intéressant de huit notes. Dans ce mode, j’ai choisi des contours mélodiques très tortueux (basés sur les notes sol, sol dièse, ré) tandis que l’accompagnement souligne la note  : ici les instruments cherchent une résolution sans penser à l’obsession.

Cependant, le motif obsessionnel réapparaît progressivement dans les lignes mélodiques (lettre D) et l’accompagnement se met à souligner les notes de l’idée fixe plutôt que le de résolution. D’abord, le motif en question ne peut être entendu clairement, puis ses notes se rapprochent de plus en plus. Finalement, le motif surgit au moins deux fois sous sa forme originelle (mesure 43 et 56), ce qui provoque une réaction de rage de la part des instruments qui essayaient d’oublier l’obsession. Cette rage conduit à un passage émotionnellement fort (lettre I) avec l’idée fixe jouée en subharmonique par les cordes. A la lettre J, sur une puissante résolution sur la note , débute la deuxième partie. Ici la musique va à nouveau tenter de se remettre de l’obsession. Ainsi, le concept utilisé pour la deuxième partie (lettre J à P) est identique à celui de la première, mais cette fois la réaction de rage face à un nouvel échec est encore bien plus violente.

Après le deuxième passage subharmonique, une deuxième résolution se fait entendre (lettre Q). C’est ici que commence la troisième partie. J’ai essayé de décrire une atmosphère hallucinatoire en me servant d’une sorte de majeur élargi. S’il y avait un personnage principal dans cette œuvre, il s’agirait du moment où elle ou il perd lentement la raison. Le mélange de l’idée fixe et de la résolution en ré prouve que le personnage préfère vivre dans l’illusion qu’elle/il s’est créé·e plutôt que d’affronter la réalité. A la fin, la répétition des notes de l’idée fixe montre qu’elle/il a complètement abandonné son esprit à son délire.


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